Cours de français en quatre de couple

De retour de Californie et de sa capitale, Sacramento où malheureusement, le soleil n’a fait son apparition qu’en de rares occasions. Le côté de positif de la pluie, c’est que la Californie en a besoin. Quatre années de sécheresse, ça laisse des traces. Mais côté pratique, je n’avais pas prévu de telles conditions d’un point de vue vestimentaire. On remet le bronzage à plus tard.

Cela ne nous a pas empêché de réaliser un stage de qualité. Plus de 250km/semaine au compteur en double et en quatre de couple ont eu le bénéfice de nous donner des automatismes. Le groupe du quatre de couple a été resserré et on a travaillé de façon stable sur 6 rameurs au cours de ce stage.

On tourne encore beaucoup sur les places mais pour ma part, il semble que l’entraîneur me dirige plus vers l’une ou l’autre des extrémités: la nage (celui qu’on suit) ou le 4 (celui qui peut voir tous les autres rameurs). Mais c’est près de 70% du temps que j’ai passé au 4 ces derniers temps. Je dois donc m’habituer à faire les appels et donner les ordres en anglais depuis cette position (en effet, la voix porte mieux depuis le 4). A cela, s’ajoute la stratégique tâche de barrer le bateau (*). Bref, je finissais les journées bien éreinté rien qu’à devoir penser à toutes ces choses. Avec souvent deux francophones à bord du quatre de couple, nous sommes donc à 50-50 côté langue. Nous avons donc, à l’initiative de Will Dean, lancé l’opération « le mot du jour ». Chaque jour, nous donnons à nos amis anglophones un nouveau mot à apprendre dans le domaine technique de l’aviron. Un moyen simple mais très efficace de pouvoir ramer « pelles au carré » ou en « quart de coulisse » en l’annonçant en français. L’ambiance est donc bonne.
Même si le « mot du jour » détend l’atmosphère, je peux clairement sentir le côté urgent de notre situation. Les grandes échéances telles que les examens de semestre ou les régates olympiques ou mondiales peuvent donner cette impression ou sensation de ne pas être prêt à temps. Avec moins de 120 jours au compteur avant la régate de qualification, notre dernière chance d’obtenir un laisser-passer olympique, je mesure l’importance de la tâche à accomplir. Et je sens cela dans chacun de mes coéquipiers. Si l’ambiance entre nous est bonne, chacun des rameurs est en mode « mission ». Ce stage d’entraînement fut une réussite de ce point de vue. Chaque coup que l’on réalise ensemble au plus proche de l’attente du coach et des standards que nous nous sommes fixés est un coup de plus vers la victoire. Nous sommes clairement focalisés sur ce que nous devons faire ensemble et non sur l’enjeu. L’enjeu ? Il n’y en aura aucun si l’on ne se qualifie pas ! C’est bon de sentir cette cohésion de groupe, cette capacité de chacun à changer individuellement au service du collectif. Il y a encore du travail mais cela vient et ça fait plaisir.
Nous passons les 3 prochaines semaines à Victoria avant de retourner pour 2 semaines à Sacramento. Pour avoir une idée de notre dernier stage et de nos conditions d’entraînement, monter à bord de notre drone sur Youtube

 

« L’aventure continue... »

 

(*) : en quatre de couple, il n’y a pas de barreur comme dans un huit. Il est possible malgré tout de diriger le bateau grâce à l’une des chaussures qui peut pivoter et actionner la barre. De façon courante, on place cette barre de pied spéciale soit: 

• à la nage car ce rameur (ou rameuse) n’a personne d’autre devant lui et peut donc aisément voir le sillage et les lignes de bouées.

• au 4 car c’est ce rameur qui se retourne pour assurer la direction et la sécurité. C’est donc plus simple à l’entraînement. Même si son champ de vision est limité par la présence de 3 rameurs (ou rameuses) devant lui, cela lui donne néanmoins un repère simple : aligner les 3 têtes au centre du balisage.